L'amour et la jalousie causent des ravages. Beaucoup de ravages. Vous voulez une preuve ? Voici donc, l'histoire d'un jeune Lenald, qui en a malheureusement fait l'expérience. Ce conte n'est pas d'une grande gaieté. Tous ceux qui parcourent ces lignes dans le but de lire une joyeuse petite histoire peuvent s'en aller et revenir la semaine prochaine. Je vous aurais prévenu.
Quand la déesse Pandawa rejoignit le panthéon, le démon Rushu grogna de colère. C’était la seconde fois qu’une déesse lui volait sa place. Lui, qui était là depuis le début, lui, qui avait la puissance d’un dieu, lui, qui avait réunit des milliers de disciples à faire le mal, lui venait encore de se faire nargué.
Enhardi par la vengeance, il décidé de créer un nouveau démon. Des yeux globuleux, un langue pendante, un pelage fauve broussailleux ; il ressemblait à un chienchien, mais avait le visage complètement déformé. Rushu le nomma Péki Péki et l’envoya sur l’île de Pandala. Chaque nuit le monstre commettait un crime. Il s’introduisait dans les maisons des habitants pour les dévorer et ne laisser d’eux que des ossements. Le jour, il se réfugiait sous terre, se reposant et se préparant à une nouvelle attaque. Des battues avaient été organisées contre lui, mais la bête courait à une telle vitesse que les villageois n’avaient presque pas le temps de le voir après son méfait.
Dans le petit village paisible de Feudala, rentrait un jeune Lenald. Il s’appelait Menial, avait un peu plus d’une vingtaine d’années et rentrait dans son pays natal. Il était parti faire le tour du monde, découvrir les régions des terres de l’intérieur, leur culture… Au bout de cinq ans de voyage, il avait décidé de rentrer chez lui, dans son petit village sur son île. On dit que sur son retour, dans une mystérieuse forêt, il aurait trouvé une vieille flûte en ivoire, surement déposée là par un quelconque divinité.
Content de retrouver l’air exotique de Pandala qui lui avait manqué pendant toutes ces années, il s’installa dans une petite maison pas très loin de la taverne.
Un jour où il se promenait sur le port du village central, il aperçut une jeune femme pas très grande aux ailes de libellule. Il tomba fol amoureux de la belle Eniripsa.
Il apprit qu’elle s’appelait Milhena, qu’elle était nouvelle sur l’île et qu’elle comptait s’installer ici pendant quelques années. Il l’invita à prendre un verre, puis à un repas, puis à toute une journée. Les sentiments de la belle devinrent de plus en plus forts. Elle aussi elle tomba amoureuse. Ils s’aimèrent une nuit, puis une autre, ils ne se quittaient plus, ils vivaient l’un pour l’autre… Enfin, c’est ce que croyait Menial.
Pendant ce temps, le Péki Péki continuait toujours ses tueries. Chaque nuit, dans un foyer, avait lieu un nouveau massacre. Personne ne pouvait l’arrêter et la population de l’île descendait de plus en plus. La déesse Pandawa s’en rongeait les ongles au point de ne pas finir sa chope de pandaburg. Rushu, lui, riait comme un fou. Son plan fonctionnait à merveille et si tout se passait normalement, dans quelques mois, il n’y aurait presque plus personnes sur Pandala.
Mais revenons à notre Lenald. C’était un grand jour pour lui. Il avait mis ses plus beaux habits. Il devait voir Milhena ce midi, chez lui à Feudala. Il lui prépara un délicieux repas, utilisant les recettes qu’il avait appris lors de son voyage. Le dessert fini, il sortit un petit écrin blanc de sa poche. Il posa un genou à terre, ouvrit la petite boite, la tendit vers l’Eniripsa pour qu’elle voit la bague et attendit sa réaction. Une larme coula sur le doux visage de la petite fée.
« Tu ne me mérites pas. Je ne suis pas fidèle. Mon cœur appartient à plusieurs hommes.»
Elle explosa en pleurs et partit en courant. Menial ne la vit plus jamais.
[à suivre...]
Xano-Linkan, Maître Conteur
Merci pour cette histoire Karl(Eh oui je le connais en vrai héhé :p) Je veut la suite :O
RépondreSupprimerHimmo.